Bourse en ligne : les frais de courtage disparaissent

Pour ramener les investisseurs particuliers sur les marchés boursiers de Wall Street, les courtiers s’attaquent à la barrière à l’entrée que représentent les frais de courtage. Un nouvel épisode de la guerre en cours dans le secteur de la bourse en ligne.

Zéro frais de courtage : normalisation aux États-Unis

Le groupe spécialiste du courtage en ligne, Charles Schwab, a décidé de supprimer les frais liés au passage d’ordres sur actions, options et futures sur actions. Avec environ 3,72 milliards de dollars d’actifs pour ses clients, Charles Schwab s’aligne sur le modèle de courtage zéro lancé en 2013 par le perturbateur Robinhood Markets. Les traders n’ont plus à payer de commissions pour les transactions effectuées en ligne pour l’achat et la vente d’actions, d’options ou de fonds indiciels, sur des plateformes de trading situées aux États-Unis et au Canada.

Cette annonce a également fait chuter le cours de ses actions (-12%) et celui des maisons de courtage concurrentes telles que TD Ameritrade (-26%) et E*Trade Financial (-18%). Certains réagissent comme Fidelity Investments qui à son tour indique la suppression des commissions sur les actions. Brokers, banques et Fintech se livrent une bataille acharnée pour attirer l’argent de leurs clients. Conséquence : les frais de courtage diminuent au fil des ans. Ce mouvement s’inscrit également dans un contexte particulier de baisse des volumes et de volatilité des marchés boursiers outre-Atlantique. Avant le krach de 2007, 66 % des Américains possédaient des actions contre 50 % aujourd’hui. Et pour rechercher la rentabilité, beaucoup d’entre eux spéculent avec les crypto-monnaies. Par conséquent, la bourse Coinbase mobiliserait 30 millions de commerçants.

Cependant, cette guerre des prix sur les frais de courtage signifie également que les courtiers en ligne sont payés par d’autres moyens via les produits dérivés, la banque ou la gestion. Charles Schwab gagne près d’un tiers de ses revenus grâce à la gestion d’actifs tels que les ETF et les conseils en gestion de patrimoine, tandis que les frais de courtage ne représentent que 8 %. Mais la source la plus importante (50 %) est constituée par les intérêts perçus sur les liquidités déposées par ses clients. L’argent qui ne sert pas à la spéculation sert notamment à l’achat d’obligations d’État. Et le business model est lucratif : selon le Wall Street Journal, sur dix dollars déboursés, un seul revient au client. Cependant, la baisse des taux d’intérêt ronge les marges bénéficiaires des courtiers en ligne. La guerre des commissions vise donc à ramener les individus sur les marchés boursiers.

Le marché des courtage en ligne en France

En France, l’intérêt pour la bourse en ligne est marqué par les offres des courtiers qui font de leur mieux pour limiter les coûts de la bourse en ligne et inciter les épargnants à placer leur épargne sur les marchés. La bourse en ligne profite également de la baisse des rendements des valeurs sûres chères aux Français (Livret A et fonds en euros pour les contrats d’assurance-vie). L’ouverture gratuite d’un compte-titres incite à franchir le pas et les faibles commissions à poursuivre l’aventure.

L’achat de titres entraîne des frais : commission de courtage pour acheter des titres en direct et frais d’entrée pour acheter des titres par l’intermédiaire de fonds. Si ces derniers sont fixes et parfois gratuits (Fortuneo propose une gamme de 700 fonds avec 0 % de frais d’entrée), les premiers peuvent être exprimés en pourcentage ou en forfait (Degiro prélève des frais de 0,04 %, dans la limite de 30 euros quel que soit le montant de la commande).

En plus des commissions prévues lors de la vente des titres, l’investisseur aura connaissance des commissions supplémentaires (5,95 euros par compte inactif chez Boursorama Banque). Attention également aux frais « canon » à portée limitée (Degiro ne facture rien sur un ordre à Euronext Paris et Bruxelles, mais 4 euros à Amsterdam). Le client est également assujetti à des frais de gestion, bien que leur moyenne ait baissé au cours des cinq dernières années, passant de 1,49 % à 1,29 % selon ICI Global.

Enfin, le véhicule d’investissement boursier doit être pris en compte. Le PEA (ou PEA-PME) permet ainsi à son titulaire de réduire ou de différer l’imposition (aucun impôt sur le revenu ou cotisations sociales n’est payé qu’au moment des opérations de rachat). Côté assurance-vie, le souscripteur doit supporter les frais de gestion du contrat, d’entrée ou d’arbitrage. Et lors du choix d’un courtier, d’autres éléments s’ajoutent aux coûts, comme les services, la qualité de l’interface ou encore l’étendue de l’offre.

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