Vivid Money, le cashback et l’investissement comme stratégies de conquête

Lancée en 2019 par deux anciens de Tinkoff Banks, Alexander Emeshev et Artem Yamanov, Vivid Money a bouclé une levée de fonds de 60 millions d’euros en avril 2021. La fintech tente de se différencier avec du cash back et des investissements dans un marché concurrentiel.

Vivid Money, prestataire pour Solarisbank AG

Vivid Money GmbH est une institution partenaire de la plateforme technologique Solarisbank AG, qui possède une licence bancaire allemande. Cette banque externalise la prestation de services, afin que Vivid Money puisse proposer à ses clients une offre de compte bancaire et une carte de crédit.

Vivid Money propose également un service de réception et de transmission d’ordres et d’exécution d’ordres de trading pour le compte de tiers, toujours en tant qu’agent de Solarisbank AG, mais aussi de CM-Equity. Ce service est fourni dans le cadre de transactions, qui sont liées à l’achat et à la vente d’instruments financiers, indexés sur des devises.

En d’autres termes, la Fintech n’est pas une banque. Elle bénéficie de la licence bancaire SolarisBank, plateforme Banking-as-a-service (BaaS), pour commercialiser des produits spécifiques. Si l’offre est restreinte par votre état, Vivid Money court pour creuser deux verticales : la banque au quotidien, d’une part, avec compte courant, cashback ou paiement multidevises, et l’investissement, d’autre part, les actions, avec la possibilité d’investir dans des actions, des ETF, des métaux précieux et des crypto-monnaies.

Une valorisation de 360 millions d’euros en quelques mois

En avril 2021, l’établissement enregistrait 100 000 utilisateurs, répartis dans les quatre principaux pays européens : Allemagne, France, Espagne, Italie. La collecte de 60 millions d’euros doit accompagner l’ouverture vers d’autres marchés européens, dont la Belgique et le Portugal, et contribuer au renforcement des équipes. La table ronde était animée par Greenoaks (qui a notamment opté pour Deliveroo ou Robinhood) et l’investisseur historique Ribbit Capital (qui a, entre autres, lancé une Fintech avec le géant Walmart en janvier 2021).

La valorisation de Vivid Money a déjà atteint 360 millions d’euros, un niveau qui est à des années-lumière de ses concurrents directs N26 (9 milliards de dollars depuis sa dernière levée de fonds de 777 millions d’euros en octobre 2021) et Revolut (33 milliards de dollars après son dernier tour de table estival de 777 millions d’euros). 800 millions).

Côté revenus, Vivid Money mise sur son offre de compte bancaire premium (9,90 euros par mois), des commissions bancaires (retraits d’espèces), une commission pour le cashback et pour la vente de devises. Mais atteindre l’équilibre ne sera pas facile.

Une formule gratuite et un compte courant premium payant

Vivid Money ne révolutionne pas l’offre de compte courant et s’appuie sur ce qui fonctionne déjà chez ses concurrents. Le compte courant est associé à une carte de débit à autorisation systématique. Chaque paiement ou retrait passe par une vérification du solde.

L’avantage est qu’il est impossible d’être en découvert bancaire et donc de devoir payer des intérêts débiteurs (agios). L’inconvénient est que si le solde est insuffisant, la transaction est rejetée. Veuillez noter que l’IBAN n’est pas français, mais allemand, et que les cartes de débit Visa n’incluent pas la police d’assurance de l’opérateur.

La Fintech propose un forfait Standard gratuit et une version Prime facturée 9,90 euros par mois. Le socle commun : pas de dépôt initial pour ouvrir un compte, pas de conditions d’entrée, plafond de paiement de 1 000 euros par mois, accès aux fonctions de l’application et du paiement mobile (Google Pay et Apple Pay). Les paiements et les retraits sont gratuits en devises étrangères, tant que vous achetez vous-même les devises étrangères depuis l’application et que vous les stockez dans un sous-compte «  Voyage .

Vivid Prime dispose d’un plafond de retrait plus élevé (1000 euros contre 200 euros par mois) et d’un système de remboursement plus attractif (100 euros de remboursement maximum par mois contre 20 euros pour Vivid Standard). Côté investissement, l’offre premium permet des transactions illimitées dans une cinquantaine de crypto-monnaies (Bitcoin, Ethereum, Dogecoin, Litecoin, etc.) sans commission (une seule transaction pour la version gratuite, puis 0,1% de commission). En bourse, des frais s’appliquent lors de l’achat d’une action ou d’un ETF qui nécessite une conversion d’euros en dollars.

L’aimant cashback pour attirer les clients consommateurs

La Fintech se positionne clairement sur le cashback, un service très répandu dans les pays anglo-saxons, mais que la France vient de découvrir. Sur ce segment, les banques traditionnelles sont à la traîne, à l’exception de Société Générale, LCL (CityStore) et Crédit Agricole « Malicéa ». D’autres Fintechs sont même spécialisées sur ce créneau porteur, comme Poulpeo, iGraal, Joko ou eBuyClub.

La banque en ligne Boursorama Banque refuse le concept et émet des cartes cadeaux comme remises. Outre-Atlantique, la Big Tech est également présente. Les portefeuilles Google Pay et Apple Pay incluent des offres de récompenses ciblées sur les marques préférées des utilisateurs, grâce à la collecte de données bancaires.

Le cashback est également proposé par les néobanques Revolut et N26, même si le dispositif n’est pas aussi développé que Vivid Money. Avec Vivid Prime, les clients bénéficient d’un cashback de 0,1% sur toutes les transactions effectuées avec leur carte bancaire en France, quel que soit l’activité.

Évidemment, les marques collaboratrices se démarquent dans l’application mobile banking (restauration, mode, cosmétique, transport). Les clients peuvent débloquer jusqu’à 20 % de cashback en faisant la promotion de services et de marques sur Instagram. Enfin, ils ont la possibilité de louer une voiture ou une chambre d’hôtel directement depuis leur application et de se faire rembourser.

Et ensuite ? La Fintech veut enrichir son offre : IBAN français, paiement échelonné, compte pro pour les indépendants. Vivid Money souhaite étendre ses investissements dans les actions et les ETF en dehors de l’Europe et des États-Unis. Quant à la distribution de solutions de crédit, la start-up n’y pense pas pour le moment, même si son prestataire de services bancaires, SolarisBank, le permettrait.

Reste à savoir si Vivid Money parviendra à se faire une place sur un marché bancaire mobile très concurrentiel, qui vient de voir l’un de ses acteurs historiques, ING France, s’arrêter ou voir Lille Fintech Swoon échouer après trois ans. d’échec ‘existence.

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