Apple Pay, Google Pay… Le paiement mobile comme geste barrière au Coronavirus
Parmi les mouvements de panique qui peuvent s’emparer des populations dans cette crise sanitaire : l’augmentation des volumes de retrait d’espèces. La Banque de France garde un œil sur la question, alors que le débat sur le relèvement du plafond du paiement sans contact s’accélère.
Billets, monnaies, terminaux de paiement : des objets à risque ?
La propagation du Covid-19 se fait « par contact avec une personne infectée, par des gouttelettes respiratoires émises lorsqu’une personne, par exemple, tousse ou éternue », selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais qu’en est-il des objets infectés ? Si les chiffres sur le temps de survie du virus sur une surface semblent spéculatifs (température, humidité), la probabilité de contamination par le coronavirus lors de la manipulation d’un objet n’est pas nulle.
Dans un article universitaire publié dans The Journal of Hospital Infection, des chercheurs allemands confirment que les coronavirus survivent bien sur des surfaces inanimées en métal, en verre ou en plastique, en moyenne quatre à cinq jours. A température ambiante, ce délai peut être prolongé jusqu’à neuf jours. Cependant, l’OMS précise que « le risque d’être infecté par le nouveau coronavirus (Covid-19) en touchant des objets, notamment des pièces de monnaie, des billets de banque ou des cartes de crédit, est très faible ». Sauf que la probabilité augmente forcément pour les personnes qui manipulent par exemple des espèces dans le cadre de leur activité professionnelle.
Cependant, quoi de plus utilisé et échangé que des billets et des pièces dans la vie de tous les jours. Sans oublier la saisie du code de la carte bancaire dans un magasin ou dans un supermarché, qui nécessite de passer le doigt sur les touches du terminal de paiement. C’est à l’origine de la démarche des autorités chinoises de désinfecter les billets sous rayons ultraviolets ou hautes températures. Paradoxe dans un pays qui connaît bien… le paiement mobile sans contact ! Plus de 900 millions de Chinois utilisent leur smartphone pour effectuer des paiements et plus de 50 millions de commerçants acceptent les paiements via Alipay et WeChat Pay.
Le paiement mobile sans contact comme geste barrière
Pour éliminer tout risque de contamination lors du règlement d’un achat, la solution des cartes de paiement dématérialisées semble pertinente. D’autant que le paiement mobile s’avère également être un moyen de paiement plus souple que le paiement sans contact avec une carte physique. Ce dernier est limité à 30 euros, tandis que le plafond du paiement mobile est déterminé par celui de la carte bancaire dématérialisée.
Cette solution de paiement fonctionne avec la technologie NFC (Near Field Communication). Comme le Bluetooth, les informations entre le terminal de paiement et le smartphone compatible s’échangent très rapidement, à moins de 10 cm de distance. Le client doit au préalable enregistrer sa carte bancaire dans son portefeuille virtuel. Pour valider votre achat, vous devez vous authentifier (saisie du code PIN, biométrie de reconnaissance faciale ou empreinte digitale), puis présenter votre mobile au TPE sans rien toucher.
Les principales solutions de paiement mobile sans contact sont Apple Pay, dédiée aux possesseurs d’un appareil iOS, et son concurrent Google Pay, pour les utilisateurs d’Android. Plus discret, le service Samsung Pay for Galaxy se démarque par sa compatibilité avec les terminaux de paiement pas forcément équipés de la technologie NFC. En fait, Samsung Pay fonctionne avec la technologie MST qui simule le passage d’une carte bancaire. Les banques françaises ont également développé des solutions mais elles ne sont pas encore acceptées par toutes les marques : Lyf Pay, qui est un service universel compatible avec tous les mobiles (comme Orange Cash), et Paylib, un outil intégré directement dans l’application mobile de chaque banque partenaire. .
Comme pour les banques en ligne, Boursorama Banque met en œuvre toutes les solutions de paiement mobile. Pour Fortuneo Banque, seul Paylib manque. Les autres concurrents alternent selon les solutions, comme les néobanques (N26, Revolut, Orange Bank) qui proposent à leurs clients Apple Pay et Google Pay. Du côté des portefeuilles virtuels, Apple Pay est le plus téléchargé, la solution devrait couvrir 99% des cartes bancaires en circulation en France d’ici la fin de l’année. Cependant, l’accès au service le plus utilisé au niveau international, en termes de volume de transactions, est toujours réservé aux appareils iOS.