Comment les banques traditionnelles résistent-elles à la tempête au milieu de la pandémie et des taux bas ?

Les banques ont connu un premier trimestre 2021 intéressant malgré la pandémie. Cependant, la politique de taux bas de la Banque centrale européenne continue de réduire les spreads de crédit. Par conséquent, la banque de détail doit économiser de l’argent et augmenter ses revenus.

Avis de beau temps pour les résultats trimestriels des banques françaises

Dans le contexte houleux de crise sanitaire, les banques françaises maintiennent le cap avec de bonnes performances décrochées au premier trimestre 2021. Rappelons que les premiers de 2020 avaient été marqués par l’ouragan de la pandémie, entraînant les marchés financiers vers les abysses en mars .

Les groupes bancaires bénéficient actuellement de flux porteurs qui gonflent leur résultat net : +38% pour BNP Paribas (1,8 milliard d’euros), +92% pour Crédit Agricole (1,75 milliard d’euros) et +203% pour BPCE (548 millions d’euros). euros). La palme de la flotte revient à la Société Générale, qui est passée d’une perte de 326 millions d’euros au premier trimestre 2020 à +814 millions de bénéfice net au premier trimestre 2021.

Les banques françaises partagent cette voie avec leurs homologues européennes grâce aux conditions anticycloniques qui règnent dans le ciel des marchés financiers. Illustration avec l’indice CAC40 qui est passé de 5.589 points au 1er janvier à 6.067 points au 31 mars 2021 (+85,52%), ou le Nasdaq qui a dépassé les 13.000 points (de 12.698 points à 13.247 points, +43,32%).

Alors que les groupes bancaires sont parvenus à réduire le montant de leurs provisions pour amortir l’impact d’un défaut de crédit, le climat économique continue d’être suspendu au fil de l’ouragan Covid-19 et de l’efficacité des campagnes de vaccination. Bien que la hausse des taux d’intérêt fragilise les chandelles des banques (l’OAT 10 ans de la France était de -0,343% au 1er janvier contre +0,154 au 5 juin), la politique de la BCE est une pierre d’achoppement pour la rentabilité des activités de banque de détail.

Digital : une zone économique non exclusive pour les banques traditionnelles

Les banques se donnent du mou en regardant vers l’horizon à la recherche d’épargne. Comment ou quoi ? Guidés par leur boussole, ils abaissent le grand voile de la masse salariale, voie la plus directe pour réduire les coûts de structure, et favorisent le développement du numérique. Une stratégie qui porte ses fruits depuis le confinement, les gestes barrières et le télétravail ont contribué au changement durable des habitudes des clients.

Une étude de D-Rating a montré que l’utilisation des canaux bancaires numériques avait explosé depuis la crise sanitaire. Les applications mobiles sont ouvertes plus fréquemment, il y a plus de transactions en ligne et les temps de connexion sont plus longs. L’étude précise que les banques établies disposent désormais d’applications fonctionnelles. En les associant à une gamme de produits et services plus riche, ils prennent même la tête du parc des acteurs bancaires.

Mais une catégorie d’acteurs surfe également sur cette vague : les banques en ligne de première génération. Avec des tarifs très attractifs autour de la gratuité du compte courant et de la carte bancaire, Fortuneo, ING ou Hello bank! intégrer de nouveaux clients. L’enquête D-Rating couronne Boursorama Banque comme l’établissement offrant l’expérience bancaire la meilleure et la plus complète.

Précisons en rappelant que ces banques en ligne appartiennent toutes à… des banques traditionnelles : Boursorama Banque (Société Générale), Hello bank ! (BNP Paribas), Fortuneo (Crédit Mutuel Arkea), Monabanq (Crédit Mutuel Alliance Fédérale), BforBank (Crédit Agricole). Ces frégates 100% dématérialisées servent aussi de boosters au vaisseau amiral en harponnant certains segments de la clientèle.

Par exemple, ces bateaux très agiles croisent en mer des clients professionnels. La navigation est loin d’être aveugle puisque la période pandémique coïncide avec un rebond du nombre de travailleurs autonomes. Les banques en ligne lancent des solutions de comptes professionnels (Boursorama Pro, Hello Business, Monabanq Pro), tandis que le paquebot embarque sur d’autres navires, comme l’acquisition de Shine par la Société Générale.

Autre gisement de ressources : l’exemple du conseiller spécialisé payant chez BNP Paribas

Comme les cartes nous l’ont révélé précédemment, le bon début d’année 2021 ne cache pas la fragilité de l’activité de banque de détail (spreads de crédit sous pression). Si l’amélioration de l’expérience client digitale et les réductions de personnel mettent la barre haute, la recherche de nouvelles ressources est une oxygénation nécessaire.

Dès lors, BNP Paribas envisage de revoir ses tarifs en facturant le conseil au client. Après des tests à grande échelle, la banque vient d’annoncer la généralisation de l’accès au paiement au conseiller avec une redevance mensuelle fixée à 12 euros. Ce service optionnel doit être offert à la rentrée en septembre.

Attention, BNP Paribas ne supprime pas le conseiller local, cette mairie reste accessible gratuitement par les clients de la ligne. La directrice des réseaux France de BNP Paribas, Marguerite Bérard, estime que l’offre « s’adresse aux 10 ou 15 % de nos clients qui ont besoin de conseils renforcés en matière d’épargne financière, de retraite ou de prévision. »

L’idée est de facturer les produits et services qui apportent aux clients une valeur ajoutée supplémentaire. Une attention souvent mise en avant dans les enquêtes sur les attentes des passagers des banques. Pour le moment, les équipes concurrentes de BNP Paribas gardent un œil sur la question, mais elles n’ont pas l’intention de lancer cette nouvelle ligne tarifaire dans leur brochure.

En revanche, toutes les banques enquêtent sur la question, doutant de la pertinence d’un tel service de paiement. Le drapeau en berne de la fréquentation des agences bancaires ne signifie cependant pas le grand bond vers le client 100% autonome. Au contraire, cette compagnie maritime veut plus de conseils, mais sur des sujets précis auprès d’experts spécialisés.

Problème, les conseillers traditionnels sont trop généralistes pour répondre à cette demande. D’où les plans de formation interne, pour monter en grade, et la stratégie de détournement des opérations bancaires courantes vers l’espace et les applications bancaires en ligne. Les flottes concurrentes scruteront sans doute à la jumelle la piste laissée par BNP Paribas et l’attractivité de ce service extra-financier.

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