L’assurance-vie couvre néanmoins le patrimoine financier français

L’Insee vient de compiler les chiffres des deux derniers trimestres 2019 pour dresser un tableau de la composition du patrimoine financier des Français. Et ce sont les contrats d’assurance-vie qui continuent de dominer dans un contexte peu porteur.

Les encours de l’assurance vie largement en tête

L’assurance-vie occupe une place prépondérante dans la composition du patrimoine financier des Français. Son encours atteint 2 100,9 millions d’euros, ce qui représente une part de 39,1 % de l’épargne cumulée des ménages, soit 5 367 millions d’euros. Au sein de cette dotation, les fonds en euros à capital garanti captent 1 722,77 millions d’euros, le reste étant affecté à des unités de compte dynamiques.

Après l’assurance-vie, le patrimoine financier des Français s’articule autour de placements en actions (cotées ou non cotées) : 1,2997 milliard d’euros. Les dépôts sur des livrets d’épargne rémunérés comme le Livret A ou le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) attirent 1 033,1 milliards d’euros. L’Insee souligne même que 11,25 % de l’encours total (603 800 millions d’euros) stagnent en comptes à vue ou en espèces.

Le dernier investissement va à la gestion collective (OPCVM) qui lève 217 600 millions d’euros. Les ICO actions sont celles qui captent le plus de fonds (117 800 millions d’euros), devant les ICO obligataires (68 600 millions d’euros), les ICO immobilières (25 300 millions d’euros) et les fonds monétaires (5 900 millions d’euros).

L’assurance vie coincée entre taux bas et krach boursier

La vérité est qu’un jour n’est pas demain, les incitations à investir dans l’assurance-vie en unités de compte semblent désormais très minces. Cependant, face à un environnement de taux bas qui pénalise surtout la rentabilité des fonds en euros, les assureurs militent depuis l’automne pour accélérer les versements aux unités de compte. Le deal : prendre plus de risques pour plus de profit.

Retour de flamme. Ce mantra s’est effondré depuis le krach boursier qui a par exemple fait chuter l’indice CAC40 de 40% en quatre semaines. Alors que les assureurs et les banques exhortent à plusieurs reprises les épargnants à prendre plus de risques, comment redevenez-vous audible ? Même l’Autorité de contrôle et de régulation prudentielle (ACPR) a fait marche arrière, avant et après la capitulation des Bourses mondiales.

Les appels à la prudence de l’ACPR

En effet, l’ACPR avait appelé les épargnants à la prudence, stigmatisant certaines pratiques commerciales. C’est le cas des assureurs qui augmentent les tarifs facturés à ceux qui ont des contrats en euros. Et l’ACPR précise que « compte tenu de la baisse du rendement annuel des fonds en euros, les commissions ainsi prélevées peuvent parfois représenter l’équivalent du rendement de plusieurs années ».

L’autorité informe également les épargnants que certains contrats n’offrent pas une garantie totale en capital, rappelant que « les professionnels sont tenus de fournir à leurs clients une information claire, notamment sur les risques inhérents aux contrats en unités de compte ». L’ACPR a donc invité les épargnants à la prudence sur les produits en unités de compte, mais la baisse du marché devrait naturellement alimenter l’aversion au risque pendant un certain temps.

Ainsi, les fonds en euros, mais aussi les comptes d’épargne réglementés, devraient continuer à absorber l’argent des Français, comme c’était le cas avant l’épisode du coronavirus. Ainsi, en janvier, la collecte du Livret A a franchi la barre des 4 milliards d’euros. Ce chiffre atteint même un maximum de 4 540 millions en ajoutant le LDDS, pour un encours global de 415 500 millions d’euros.

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