L’utilisation du paiement sans contact augmente, un sentiment de sécurité amoindri

Le secteur des paiements n’a cessé d’évoluer ces dernières années. Sortez du paiement sans contact, des montres connectées, des cryptogrammes dynamiques et de la biométrie. Place aux implants sous-cutanés pour régler vos achats du revers de la main. Poussin?

Sécurité des paiements : le sans contact progresse mais reste moins sûr dans l’esprit des Français

Pour 90% des personnes interrogées dans le baromètre Gallit Paiement & Digital, le niveau de sécurité des paiements sans contact est suffisant. Cependant, des nuances sont nécessaires. Ainsi, c’est le paiement par carte bancaire en magasin qui occupe la première place parmi les transactions bancaires les plus sécurisées. Vient ensuite le retrait d’espèces aux distributeurs automatiques, l’initiation d’un virement bancaire, le paiement par chèque, le paiement en ligne avec une carte bancaire, puis le paiement sans contact avec une carte bancaire dans une entreprise.

En revanche, les Français sont moins rassurés pour régler un achat via l’application mobile d’un commerçant ou payer en ligne via smartphone ou tablette. Les situations les moins sécurisées pour eux sont le paiement mobile en magasin ou via une application mobile où la carte est enregistrée et les paiements sont effectués automatiquement. Bien que le paiement mobile progresse, notamment en temps de pandémie, les réserves sont encore plus fortes sur le degré de sécurité offert par cette solution sans contact.

Quant aux méthodes d’authentification préférées des Français, le baromètre Digital et Paiement de Gallit indique que la réception d’un code unique par SMS est la réponse numéro un. C’est aussi la solution la plus utilisée. La deuxième solution proposée est le CVV dynamique, moins répandu mais suscitant toujours plus d’intérêt. Enfin, le podium est complété par les services dynamiques de cartes virtuelles utilisés par un Français sur cinq. La distance est plus grande avec l’authentification biométrique (reconnaissance numérique, faciale ou vocale).

Le paiement sans contact, grand gagnant de l’application des gestes barrières

Une étude Forrester datant de mai 2020 montre que le numérique continue de croître dans le paiement : 10% ont essayé ce support en avril 2020 et 28% en mai 2020. Parmi ceux-ci, l’étude indique que 4 sur 10 sont passés par téléphone pour payer sans contact , tandis que 72 % ont utilisé leur carte de crédit sans contact. Les trois quarts sont satisfaits de cette solution. Les deux tiers prévoient de continuer à payer sans contact, tandis que 44 % disent vouloir utiliser moins d’argent liquide.

En période de gestes barrières, le paiement numérique est surtout adapté pour des raisons sanitaires. Le but : éviter de taper son code sur un clavier ou sur l’écran d’un terminal de paiement électronique (ETP). Pour les auteurs de l’enquête : « Cette évolution des usages ne s’était pas produite jusque-là car les consommateurs ne voyaient pas la nécessité de changer leurs habitudes. La crise a agi comme un élément perturbateur, obligeant les consommateurs à adopter de nouveaux gestes par peur du virus. « .

Même son de cloche pour Laure Faretti, responsable du marché français de Sumup, qui explique que « la crise a provoqué un changement sans précédent dans le comportement de paiement des Français, consacrant en quelques mois seulement le  »sans contact » ». Une enquête OpinionWay/SumUp ce mois-ci montre que 74% des Sud-Ouest utilisent le paiement sans contact dans les commerces de proximité (+10 points en un an), y compris TPE et indépendants : 32% dans les taxis (+22), 36% chez le buraliste (+22 ) et 10% avec la nounou (+5).

Le paiement mobile va-t-il enterrer le cash pour de bon ?

Frédéric Micheau, directeur adjoint d’OpinionWay, perçoit que « le rapport au cash et au cash a fondamentalement changé ; on constate aujourd’hui que plus de 30% de la population française déclare ne pas toujours avoir de billets, soit une augmentation de 6% en l’espace d’un an. ». A ce constat s’ajoute la mise en place de nombreuses aides par le gouvernement en faveur de la digitalisation de certains commerces (relèvement du plafond du paiement sans contact, par exemple).

Si ce mouvement est tangible, le cash n’a pas encore dit son dernier mot. Une enquête européenne de Statista montre que l’utilisation des espèces a augmenté dans certains pays comme l’Allemagne et la Roumanie. Plus généralement, les pays d’Europe centrale connaissent une fragmentation des innovations qui diversifie l’offre de moyens de paiement. Dans les pays où l’innovation technologique s’était installée et où l’utilisation des cartes de crédit est une habitude (Angleterre, France, Danemark, etc.), on peut parler d’une accélération des paiements mobiles, comme décrit dans les enquêtes précédentes.

Cependant, le problème de la sécurité du paiement sans contact demeure dans la représentation du consommateur. Une pédagogie pas si évidente à faire au vu des chiffres relatifs à la fraude bancaire. Pour l’UFC-Que Choisir, le montant des arnaques serait d’environ 600 millions d’euros en 2020, dont une hausse de 20 % pour les paiements sans contact. Un hic que la DSP2 veut gommer avec la double authentification, un procédé qui renforce la sécurité des transactions en utilisant deux facteurs pour garantir l’identité de l’acheteur. Problème : moins d’un Français sur deux aurait ce type de protection selon l’association de consommateurs…

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