Néobanque : N26, bientôt l’introduction en bourse ?
La néobanque allemande N26 envisage d’entrer en bourse d’ici trois à cinq ans. Cette option est un levier pour poursuivre sa croissance exponentielle, la néobanque ayant bouclé, en juillet, une levée de fonds de 470 millions de dollars.
N26 à la conquête de l’international
Arrivée en France en 2017, où elle a gagné plus de 900 000 clients, la banque mobile N26 a investi dans près de 25 pays en seulement quatre ans. Si l’Europe représente un marché local, l’attractivité internationale est déjà satisfaite. Après les Etats-Unis en juillet, c’est le Brésil qui est dans le collimateur de la néobanque dirigée par le co-fondateur Valentin Stalf. Ce dernier a précisé, dans une interview au Financial Times, qu’il souhaitait « entrer en bourse d’ici 3 à 5 ans ».
L’introduction en bourse fait donc partie des ambitions de la Fintech, qui se tourne vers l’international alors qu’elle cherche à renforcer son business model. La néobanque peut compter sur une levée de fonds record de 470 millions de dollars réalisée le mois dernier, auprès des fonds Valar Ventures et GIC. Dans des propos diffusés par Les Echos, Jérémie Rosselli, directeur général de N26 France, se félicite : « N26 est aujourd’hui extrêmement bien financé. L’objectif de la série D est de poursuivre notre expansion géographique, d’améliorer notre rentabilité et de continuer à innover. »
N26, une soif d’indépendance intacte
L’introduction en bourse répond également à la volonté de rester indépendant de N26, qui s’est fixé l’objectif de 100 millions de clients dans le monde dans les années à venir. Actuellement, 30 millions de personnes ont ouvert un compte bancaire dans une néobanque. Pour la Fintech de Berlin, la croissance est exponentielle : +2,5 millions de clients entre juin 2018 et juin 2019 (3,5 millions de clients au total). Et sa valorisation monte en flèche à 3,5 milliards de dollars.
Au niveau français, Jérémie Rosselli rappelle les perspectives de croissance : « N26 compte déjà 900 000 clients, et 80% des Français n’ont jamais entendu parler de N26. » Il faut dire que les néobanques mobilisent moins d’argent dans leur promotion, ce qui réduit les coûts d’acquisition par rapport aux banques en ligne et aux banques traditionnelles. Ainsi, Valentin Stalf explique : « Notre base de coûts correspond à environ 1/5 ou 1/6 des coûts d’une banque de détail traditionnelle ».
Des défis à relever
Cependant, la vie d’une néobanque n’est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt un terrain semé d’embûches. Les autorités de régulation et de contrôle des différents pays veillent à son bon fonctionnement, mis à l’épreuve avec l’arrivée de ces nouveaux clients. Le gendarme financier d’outre-Rhin a également alerté N26 sur deux points : l’ouverture d’un compte avec de fausses identités et la difficulté de joindre le service client pour les victimes de la cybercriminalité. Un autre défi est la logistique. Nous devons constamment recruter de nouveaux employés dans l’ingénierie, le marketing, le service à la clientèle, tout en ouvrant régulièrement de nouveaux bureaux.
N26 fait finalement face à une concurrence accrue, mais compte sur son identité pour faire la différence. Jérémie Rosselli déclare ainsi que « N26 se veut la banque de tous les jours, qui simplifie toujours le quotidien ». Ainsi, la banque mobile déploie régulièrement de nouvelles fonctionnalités comme la version Bêta des Espaces Partagés (solution de gestion d’argent multiple) ou l’offre N26 You (compte bancaire personnalisé gratuit à l’étranger) qui remplace la carte haut de gamme gamme payante N26 Black.