Une hausse contenue des frais bancaires 2022
Pas d’évolution majeure des brochures tarifaires bancaires en ce début d’année 2022. L’observatoire des tarifs bancaires note toutefois quelques augmentations des virements en agence, de l’offre de cartes bancaires et… des frais de tenue de compte. Nous déchiffrons pour vous.
Tarifs bancaires de 109 établissements à la loupe
Chaque année, l’Observatoire des taux bancaires (OTB) fait le point sur l’évolution des commissions d’une centaine d’entités financières. Le panel comprend 109 établissements : 101 banques en réseau et 8 banques en ligne.
Après consultation du document d’information tarifaire (DIT) des banques, l’étude mesure l’évolution des tarifs de chaque prestation. Les données des brochures tarifaires sont établies par Sémaphore Conseil pour le compte du Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF), instance dont dépendent les équipes de l’OTB.
Quelle est donc l’évolution moyenne des prix entre le 31 décembre 2021 et le 5 janvier 2022 ? La seule baisse constatée concerne l’abonnement aux services de banque à distance (Internet, SMS, téléphone fixe, etc.) de l’ordre de 3,90% (ce qui représente une baisse de 0,03 euros). C’est la seule ligne tarifaire qui diminue également entre le 31 décembre 2020 et le 31 décembre 2021.
Les frais de fourniture des cartes bancaires à la hausse
En revanche, le passage à la nouvelle année a permis aux établissements de revoir sept services bancaires à la hausse. C’est le transfert occasionnel en succursale qui a connu la plus forte augmentation : 2,27 %, soit 10 cents par transaction.
Du croisement des deux données précédentes, on peut déduire que les banques continuent d’inciter les clients à réaliser leurs opérations traditionnelles depuis leur espace en ligne et leur application bancaire mobile. Ils préfèrent mobiliser des conseillers en agences physiques pour des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Les commissions bancaires augmentent également pour l’offre de cartes de débit à autorisation systématique (+1,73% soit 53 centimes), débit immédiat (+1,21% soit 51 centimes) et débit différé (+0,33% soit 14 centimes). L’observatoire note une hausse du coût fixe des alertes SMS (+0,93% soit 17 centimes) et une légère hausse de la contribution à l’offre d’assurance perte et vol des moyens de paiement (+0,08% soit 2 centimes).
Les frais de tenue de compte : 21,42 euros par an en moyenne
La ligne la plus consultée est sans aucun doute celle des commissions de maintien d’un compte actif. En moyenne, il affiche une hausse modérée de 1,52 %, ce qui représente 32 centimes. Cette tendance se poursuit, puisque le rapport indique une augmentation des frais de tenue de compte au cours de l’année 2021 de 1,74 %, soit 36 cents.
En deux ans, le coût moyen mord encore le pouvoir d’achat, passant de 20,74 euros par an à 21,42 euros. Cependant, il y a des frais de tenue de compte gratuits dans 11 emplacements, dont 6 banques en ligne.
Parmi les banques qui facturent ce service, 76 établissements ont maintenu leurs frais de tenue de compte. Seules deux banques ont procédé à des baisses de prix de 9,60 euros. Au contraire, une banque régionale a abandonné le compte gratuit (24 euros par an) et sept établissements ont appliqué une majoration des frais de tenue de compte comprise entre 2 et 10,80 euros, soit une augmentation comprise entre 1 % et 11,11 %.
Dans ce scénario, Ma French Bank se démarque. Leurs frais de tenue de compte sont passés de 24 euros à 34,80 euros (+45%). Il est vrai que la banque mobile a transformé son offre en y ajoutant trois fonctionnalités (alertes personnalisables, agrégateur de compte et dons aux associations).
Est-ce là l’argument qui expliquerait cette augmentation importante ? Dans tous les cas, cette politique tarifaire va à l’encontre de la concurrence, bien que des problèmes de rentabilité affligent tous les modèles de banque en ligne. Avec le symbole de la cessation des activités de banque de détail d’ING en France.
Attention aux frais bancaires sous les radars
Face à ces résultats, la Fédération bancaire française (FBF) fait état d’une « très grande stabilité » des prix. L’association s’inquiète également de constater « une intensification des usages et la multiplication des services innovants mis à disposition des clients ».
La crise sanitaire a amplifié la poussée vers l’utilisation des services bancaires mobiles et la baisse de la fréquentation des agences bancaires. En novembre dernier, une étude de Sia Partner estimait la possible contraction du réseau d’agences en France de 15% d’ici 2024…
L’association de consommateurs CLCV a également publié une analyse des frais bancaires le 1er février. Le constat est identique à une « augmentation du coût des cartes, notamment des cartes à débit immédiat (1,3 %), des frais de tenue de compte (2,4 %), des retraits auprès des distributeurs dus à la réduction pour une partie de certains établissements du nombre de délocalisés gratuits retraits ».
Cependant, l’association milite pour plafonner les tarifs les moins encadrés en cas de pénibilité. Il porte notamment sur les frais de désolidarisation d’un compte joint (facturés jusqu’à 105 €) ou les frais de succession (facturés jusqu’à 510 € pour la France métropolitaine).
Jouer avec la concurrence reste le meilleur moyen de profiter de prix plus bas. Cependant, ce critère n’est pas le seul à prendre en compte et l’offre des banques est si large qu’il est difficile de faire une comparaison par soi-même.